Avec « Field100 », nous souhaitons créer l’un des champs les plus riches en biodiversité.

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Dans les coulisses de Dr. Schär

 

A l’occasion du 100e anniversaire de Dr. Schär, nous lançons l’ambitieux projet « Field100 », fondé sur une idée forte : créer l’un des champs les plus riches en biodiversité des Alpes du Tyrol du Sud. Nous nous engageons ainsi à promouvoir et à préserver la biodiversité – aujourd’hui et pour les 100 prochaines années. Le projet Field100 vise à sensibiliser aux enjeux majeurs de la de la biodiversité dans la sauvegarde de nos écosystèmes et de notre future alimentation.

Avec Field100, Dr. Schär souhaite promouvoir davantage la biodiversité agricole. Avec le concours du Centre de recherche de Laimburg, nous avons semé 100 variétés de plantes dans un champ des Alpes du Tyrol du Sud. Il s’agit à la fois de cultures traditionnelles, mineures ou anciennes voire exotiques. Nous ferons ensuite don des graines récoltées au Centre de recherche de Laimburg, pour aider à la préservation de ces cultures pour les générations futures.

Début avril, au moment du semis des 100 variétés, nous avons rencontré deux experts pour en savoir plus sur ce projet : Marina Braida, Responsable R&D – Matières premières et projets agricoles chez Dr. Schär, et Manuel Pramsohler, docteur en agronomie au Centre de recherche de Laimburg. Ils nous expliquent les enjeux du projet.

100 variétés différentes sont semées dans un seul champ : de l’avoine, du pois, du quinoa d’Amérique du Sud au côté du maïs local. Une telle cohabitation de cultures est-elle une solution durable pour la préservation de la biodiversité ?

 

Marina : Nous avons tenté de sélectionner diverses variétés capables de s’acclimater aux conditions climatiques spécifiques des Alpes du Tyrol du Sud. Pour nous, Field100 est une excellente occasion d’observer le développement de différentes plantes susceptibles de cohabiter, de s’enrichir de cette mixité de cultures ou encore de se prêter à la rotation des cultures du fait de leurs cycles de végétation spécifiques.

 

Manuel : Tout à fait ! La culture intercalaire offre un grand avantage, lorsque certaines plantes sont cultivées ensemble, elles peuvent s’enrichir et se soutenir mutuellement. Nos ancêtres le savaient bien : la culture associée était une pratique courante dans le passé, avant même l’industrialisation. Par exemple, les céréales et les légumineuses étaient cultivées ensemble, ce qui leur permettait de se fortifier réciproquement pendant la croissance. Rappelons aussi que les champs qui affichent une grande biodiversité offrent un habitat à toute une diversité d’espèces végétales et animales et contribuent ainsi à la préservation de la nature dans nos paysages agricoles.

 

Marina : En cultivant une grande variété de plantes, nous nous attendons également à observer davantage d’oiseaux, d’insectes, de plantes dites « compagnes » sur les lieux, de même qu’une plus grande richesse d’espèces sous la surface du sol. Cela montre à quel point la biodiversité est essentielle au bon fonctionnement des écosystèmes et à la vie en général – y compris celles des humains. Face au défi démographique mondial, la biodiversité est cruciale pour la sécurité alimentaire et donc, pour l’avenir de chacune et chacun d’entre nous. Avec le projet Field100, nous nous évertuons à sensibiliser aux énormes enjeux de la biodiversité.

 

Certaines des semences utilisées sont centenaires, d’autres sont encore utilisées actuellement. Les variétés nouvelles peuvent-elles « apprendre » des anciennes ? Pour le dire autrement, les anciennes variétés présentent-elles des caractéristiques qui pourraient s’avérer prometteuses pour les cultures modernes, par exemple en termes de résistance au climat ou de rusticité ?

 

Manuel : En général, il existe une grande diversité au sein des variétés anciennes. De nombreuses caractéristiques particulières, comme la précocité de maturité, la résistance à certaines maladies ou à la sécheresse, peuvent présenter un grand intérêt pour la sélection moderne. Par exemple, certaines variétés anciennes avaient jadis un cycle de végétation plus court que les variétés modernes à haut rendement. De même, certaines plantes pouvaient être cultivées à des altitudes plus élevées qu’aujourd’hui. Elles devaient donc résister à des conditions climatiques extrêmes, comme les très basses températures.

 

Marina : La relation entre les plantes et le climat est cruciale pour l’agriculture du futur. À une époque où la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes s’accélère, la tolérance au stress évoquée par Manuel peut s’avérer être un caractère végétal très utile. En général, le développement des plantes peut être modifié du fait de l’interaction avec leur environnement – on voit alors apparaître de nouvelles caractéristiques mieux adaptées aux facteurs environnementaux respectifs.

 

Aujourd’hui déjà, on recense un grand nombre d’espèces végétales menacées d’extinction. Est-il possible de sauver les plantes agricoles en favorisant leur réintroduction ?

 

Marina : En tant qu’entreprise évoluant dans le secteur alimentaire, nous considérons qu’il est essentiel de promouvoir la biodiversité et la protection des ressources menacées. La remise en culture ciblée permet de préserver les variétés anciennes pour les générations futures. Le projet Field100 est pour nous l’occasion de tester la réaction de variétés anciennes au climat actuel et aux maladies végétales courantes, un défi d’autant plus crucial à nos yeux que le changement climatique ne cesse de s’accélérer.

 

Dr. Schär a lancé en 2016 un projet de recherche intitulé Re-Cereal. Ce projet porte sur la culture ciblée de variétés de céréales anciennes et sur la réintroduction des pratiques agricoles traditionnelles des régions alpines. Selon les experts du projet, la réintroduction à grande échelle de l’avoine, du millet et du sarrasin dans les Alpes pourrait être une alternative à la culture intensive du maïs et du blé – voire supplanter cette dernière – et jouer ainsi un rôle déterminant dans la bonne rotation des cultures sur des terres agricoles souvent appauvries par la monoculture.